Camille Les Bons Plans Brice est de retour pour continuer de nous parler de l’histoire de la musique. Un article complet et clair, qui aborde aujourd’hui le thème de l’Art Nouveau !
Le Roman de Fauvel est une œuvre poétique, en deux livres, composée entre 1310 et 1314. Nous sommes alors en pleine période dite du « moyen-âge tardif ». Tout en octosyllabes et principalement en rimes plates, elle est le fruit de plusieurs auteurs mais le plus gros du texte est attribué à un notaire : Gervais du Bus.
Fauvel est, dans l’histoire de du Bus, un équidé. Un âne pour être exact. Mais n’était en fait que satire déguisée à l’encontre du pouvoir en place ! Fauvel se disait alors Faux – Vel (fausseté voilée). Et est aussi l’acronyme de 6 vices reprochés au souverain : Flatterie – Avarice – U (V au moyen-âge) Vilénie – Velléités – Envie et Lâcheté.
Suivant alors le courant des Goliards avec leur Carmina Burana (voir épisode précédent);
Le Roman de Fauvel, fort de de ces 12 manuscrits – synonyme de best-sellers – va aussi faire grand bruit grâce aux quelques 132 pièces musicales qu’il comporte. Ce qui va lancer un nouveau mouvement, déterminant dans l’histoire de la musique et qui aura pour épicentre Paris !
L’ Ars Nova
Longtemps considéré comme simple période de transition, le XIVe siècle est pourtant très important pour la musique, qui s’y sophistique. Il sera même le « siècle de la polyphonie ». Parmi les grandes figures de ce mouvement Ars Nova (art nouveau) on retrouve : Philippe de Vitry, alors considéré comme le plus grand maître de la science musicale. Et Guillaume de Machaut.
Le premier va contribuer aux plus grandes avancées de le codification musicale.Il ajoute des valeurs plus courtes dans ces notifications. (La minime). Ce qui va permettre de subdiviser des parties rythmiques et donner naissance à la distinction, toujours en vigueur aujourd’hui, des rythmes binaires et ternaires.
Machaut, quant à lui, va mettre en pratique les nouvelles théories de de Vitry. Apparaîtront alors les lais, ballades et rondeaux (des poèmes courts, de 1 à 4 voix, accompagnés d’instruments). Et, le plus souvent, ils sont inspirés du fameux Roman de Fauvel.
Mais surtout, en 1364, Machaut compose son chef-d’œuvre : la Messe de Notre-Dame. Un sommet de la musique polyphonique qui va inspirer de nombreux artistes pour les siècles à venir ! Pour l’anecdote, que dis-je : pour l’histoire ! C’est cette messe qui va donner naissance au Requiem…
Siscions et Renaissance
Mais, finalement, là où ce siècle va être le plus important c’est qu’il va permettre encore un peu plus à la musique de se détacher de l’église ! Jusqu’à présent, elle y était dominante. C’est d’ailleurs a des hommes d’église que l’ont doit les premières formes de notifications musicales, ce qui permit de la transmettre.
Ainsi que l’évolution du chant. Mais le moyen-âge, à travers les troubadours de Provence et les Goliards à aussi vu naître les chansons d’amour et les chansons satiriques. Dont le Roman de Fauvel sera le point d’orgue, puisque la satire en question ne vient alors plus du « petit peuple » mais des sphères au dessus.
Voilà que la musique prenait autant, voir plus, d’importance que le chant, si cher à l’église.
Et que l’on commençait à entendre des « vulgaires » chansons d’amour courtois sur des musiques sacrées. Et vice-versa.L’église qui essayait déjà de tirer son épingle du jeu à travers les problèmes géopolitiques, la famine et la peste ne voyait pas la chose d’un bon œil. Et, sentant le vent tourner, et ne voulant pas se mettre le pouvoir à dos; elle va, via le pape Jean XXII, rejeter et tenter de faire interdire l’Ars Nova avec la décrétale Docta Sanctorum Patrum.Mais, dépassée par un âne imagé et imaginaire, elle ne va faire que creuser un fossé encore plus grand… Qui va, cette fois, secouer par-delà les frontières !
C’était la fin du moyen-âge…
Le XIVe siècle en France, celui de l’Ars Nova, de l’évolution de la musique. Mais plus encore des mœurs à travers elle…
En Italie, c’était le Trecento.
Le début de la renaissance…
Brice Leclerc
