Camille Les Bons Plans C’est la rentrée, et Brice, ce musicien passionné que vous retrouvez régulièrement sur le blog, revient avec un nouvel article sur la naissance de la musique ! C’est parti pour le premier épisode !
Entre Mythes, Histoire… Et Maths !
Pan (ou Pân qui signifie « tout » en grec) était le dieu de la forêt, de la nature et des bergers. Mi-homme, mi-bouc et doté d’une « terrible » voix, il horrifiait quiconque l’entendait et/ou le voyait.D’ailleurs, le terme « panique » (peur panique) provient de ce mythe.
Pan, tombé fou amoureux de la nymphe Syrinx, entreprend un jour de lui apparaître. Syrinx s’enfuit en le voyant et, une fois à la rivière, demande à ses sœurs de la transformer afin de lui échapper. Elle est alors changée en roseaux…
Pan, qui la pourchassait, arrive sur les lieux et la suppose noyée/emportée. Le terrible cri qu’il pousse alors se change en une douce et mélancolique plainte en passant à travers les roseaux.
Ému par ce son qui lui rappelle la mélodieuse voix de son aimée nymphe, il décide d’en couper sept bouts, de plus en plus courts et les colle les uns aux autres afin de toujours pouvoir lui « parler et l’entendre ».
Syrinx signifiant « flûte », ainsi naît la flûte de Pan…
Ainsi la musique fut partagée aux hommes…
Pourquoi commencer par là..?
En fait, la musique apparaît naturellement avec les premiers hommes, bien qu’il soit impossible de la dater avec exactitude.Tout comme il est impossible de déterminer ce qui leur est venu en premier : le rythme ou la mélodie (?)
Cependant…
L’étude de la préhistoire poussent les historiens a opter pour la mélodie car il semblerait que nos ancêtres pratiquaient une sorte de « parlé / chanté ». Après tout, pour bien communiquer, ils se devaient d’imiter le bruit du vent, des vagues, de l’orage, des tremblements de terre, de la faune etc.
Il s’avère aussi que le plus vieil instrument retrouvé à ce jour est daté de 35 000 ans. Et qu’il s’agit… Dune flûte ! Fabriquée à partir de fragments d’os de vautour perforés. Deux autres flûtes étaient aménagées dans des os de cygne et dans l’ivoire de mammouth.Alors, finalement, cette histoire de dieu grec mi-homme, mi-bouc et de sa flûte, ce n’est peut-être pas si déconnant !
D’autant que…
La Grèce antique (1200 à 31 av J-C.)
S’il est impossible de dater la naissance de la musique, il est tout aussi impossible de déterminer le lieu. Certains misent sur la Mésopotamie 3000 ans avant J-C mais elle était alors réservée aux rites et rituels. D’autres affirment qu’il y aurait eu une sorte de berceuse, à peu près à la même époque, à Babylone (Irak moderne).
Comme tout cela était donc bien avant l’écriture il est alors accordé que la musique a été inventée par toutes les civilisations à cette période de -3000 environ.
Comme ça, pas de jaloux !
Mais (!) berceau des arts, des sciences, de la médecine et de la philosophie, c’est en Grèce antique que va se développer la musique. Le peuple grec le trouvait le plus beau des arts et il va alors en faire une véritable science en la théorisant mais surtout : en la codifiant. Et cela grâce à un grand habitué des théorèmes, trauma de tous les collégiens, le seul, l’unique : Pythagore !
L’autre théorème…
Pythagore créa tout un système musical comportant sept notes qu’il baptisa : Harmonie des sphères. Car chaque note était inspirée d’une planète (l’astronomie étant son autre passion avec celle des triangles) et dont voici le détail :
« Imaginons une corde de 1 m, une seconde de 50 cm, une troisième de 66 cm et une quatrième de 75 cm, au bout desquelles on aurait attaché une sphère. Imaginons ensuite qu’on fasse tourner ces quatre cordes simultanément et que le vent ou une autre force invisible pince tantôt l’une, tantôt l’autre. Il en résulterait une musique analogue à celle qu’on peut tirer d’une corde tendue sur une caisse de résonance. »
Et c’est en passant devant une forge qu’il eût alors le déclic !
Réalisant que le « Cling » du marteau sur la lame contre l’enclume émet un son différent selon où le forgeron frappe, Pythagore souhaite le reproduire pour la musique. Et il se fabrique alors un monocorde : une longue caisse rectangulaire étroite, sur laquelle une corde est tendue au moyen d’une cheville fixe et d’un poids que l’on peut faire varier. Le tout sur une règle, pour la mesure (littéralement).
Il se rend ainsi bien compte qu’en fonction de l’endroit où l’on place le doigt, on obtient une longueur de corde de chaque côté qui, quand on les pince, font entendre une note grave et l’autre plus aiguë ! Puis il essaie à différents cm de la corde, en la serrant, la desserrant; mesurant, calculant…
« Tout est Mathématique ! » dans la naissance de la musique
De cette idée a donc découlé la gamme pythagoricienne, comportant sept intervalles et six tons. Et Pythagore établit, au passage, les quatre consonances fondamentales de la gamme musicale que sont : l’unisson, l’octave, la quinte et la quarte.
Gammes qui sont ensuite « adaptées » aux principaux instruments à la mode et à venir : La Cithare, la Lyre, l’Aulos à anche double (sorte de double hautbois) et la Syrinx (la flûte, donc) pour ne citer qu’eux.
Voilà, à peu près, où, quand et comment la musique a pu être « définie ». Et, oui… La musique, dans sa conception, c’est juste des maths…
Ça casse un peu le mythe, non ?
Mais ainsi mathématisée par Pythagore, la musique devenait apprenable à l’école et accessible à tous. Elle n’était plus alors réservée à des cercles restreints d’initiés et à servir quelconque divinité.
Quoique…
À présent que la musique se structure, quid de son « écriture » ? Et quid du chant ? Pour ça, il va falloir avancer un tout petit peu dans le temps et se rapprocher géographiquement. Mais il va aussi falloir se tourner vers Dieu ! Du moins, son église…
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